Bertangles, 80260
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Bertangles en bref

Département : Somme
Code postal : 80260
Population : 0 habitants
Région : Picardie
Arrondissement : Amiens
Canton : Villers-Bocage

Histoire de Bertangles

Dès 1148, Bernard de Bertangles est cité comme témoin dans des lettres et des chartes de personnages importants, particulièrement en 1155, de Jean de Ponthieu (dans les lettres de donation de Septenville) et en 1170, devant Enguerrand de Vignacourt.
Ce même nom parait dans des chartes d'évêques d'Amiens, tels que Thierry en 1103, Thibaut d'Heilly en 1190. En 1169, Bernard de Bertangles avait consenti, comme seigneur, à l'aumône faite au prieuré de St-Laurent-au-Bois par Robert de Longueau, au terroir de Glisy, lui-même en 1182, fait une donation à la même communauté de 14 journaux de terre, dans le territoire de « Scole », ainsi que de 24 livres. La même année, il fait présent au chapitre de Notre-Dame d'Amiens de la terre de « Noielette » mouvante de Moreuil. [1]
Wales de Bertangles, chevalier, est témoin avec Hugues de Moreuil, dans une lettre d'Évrard de Fouilloy, évêque d'Amiens, de 1212, pour la fondation de la chapelle de St-Gilles à Villers-Bocage.
En 1262, Pierre de Bertangles était marié à Agnès de Rivery qui appartenait à une des premières familles de l'Amiénois ; en 1291, Drieu de Bertangles était présent avec d'autres, comme « homme du Roi », dans une sentence du bailli d'Amiens.
Les armoiries des anciens seigneurs de Bertangles consistaient en cinq tourelles rangées en orle; on les voit ainsi figurées sur les 63 sceaux d'André de Bertangles, chevalier, seigneur d'Hérissart, lors-.
(I) Recueil des illustres maisons de Picardie par A. de La Morlière, page 142 ; les autres renseignements sur les seigneurs de Bertangles ont été extraits des remarques manuscrites de Villers de Rousseville sur les familles nobles de Picardie, faisant partie des documents génealogiques de M. Couvreur de Boulainvillers, appartenant aujourd'hui a M. Caumartin d'Amiens, qui nous les a communiqués avec une obligeance dont nous sommes heureux de trouver ici l'occasion de le remercier.
En 1174, Gérard de Bertangles et sa femme donnèrent la terre de « Régny » à l'abbaye de Corbie qui possédait dans ce lieu le prieuré de St-Nicolas, fondé en 1132. [2]
En 1218, Hugues de Glisy est mentionné au cartulaire de Fouilloy.
En 1214, Adam de Glimont (Glisy-mons, près de Thésy), fait savoir que Pierre de Glisy son frère, tant pour le salut de son âme, que pour celles de ses ancêtres, a donné à l'église de Notre-Dame du Paraclet tout ce qu'il possédait dans la terre de Jean de Boves, autrefois bourgeois de Corbie, etc. Le même en 1234, fait connaître qu'il a donné en aumône à la même église tous les droits qu'il avait dans les marais de Thésy. En 1290, Robert de Boves annonce que Pierre de Glisy, sur le point de partir pour Jérusalem, du consentement de son épouse Élisabeth et de Bernard, donne en aumône, chaque année, deux muids, l'un de froment et l'autre d'avoine, qu'il tenait, de son aveu, des dîmes de Cagny.
On trouve dans les manuscrits de Villers de Rousseville le dessin du sceau de Jehan de Glisy, lieutenant du bailli d'Amiens, en 1359. Il consiste en un écusson chargé de 4 fusées et 2 demies et surmoulé d'un oiseau (2) Celui d'Adam de Glimont est traversé d'une fasce chargee de 6 billettes et accompagnée de 6 fleurs de lis, 3 en chef rangées en fasce, et 3 en poinle posees 2 et 1.
(2) Nous avons parlé dans la notice sur Autréches, page 13, de Glisy prés d'Amiens. La famille de ce nom cessa d'en posséder la seigneurie dès 1503, époque a laquelle elle appartenait à Robert Fouache qui la transmit à son gendre François de Louvel dans la maison duquel elle resta. On voit encore dans l'église de Glisy une belle pierre tombale gravée au trait, offrant des traces de coloration et malheureusement effacées en partie. On y distingue un seigneur ayant un chien sous ses pieds, le nom de Jehan de Glisy dans l'épitaphe, et aux angles, des blasons aux armes de cette maison, brisées d'une molette en chef. Le cadre est une arcature dans ~Y. le st~le du XY=e siècle, en trèfTe aigu avec colom~ettes, pinacles, pignon crénelé. M. Ie ~ marquis de Clermont-Tonnerre vient de faire relever cette tombe d'un de ses aieux pour qu'ellc ne soit pas exposèe à de nouvelles mutilations.
Les archives de Bertangles aujourd'hui disparues, fournissaient les documents suivants sur la famille de Glisy. Ses armoires se blasonnent ainsi : d'argent à la bande fuselée de gueules de 5 pièces : 3 losanges entières et 2 demies. Les titres de cette ancienne maison ayant été transportés, ainsi que des meubles précieux à Amiens, ont été perdus lors de la prise de cette ville, en 1597, Les Espagnols brûlèrent deux de ses châteaux : celui de Bertangles et celui de la baronnie de Courcelles-sur-Authie.
1°, La généalogie régulière ne commence qu'à Gilles de Glisy, chevalier, seigneur du château Saint-Paul, près de Pas en Artois,
2°, Jehan de Glisy, surnommé DeIpïs, qui signifie dépit en langage picard, était seigneur, vers 1422, de Glisy, Talmas, Arnancour, château Saint-Paul, Val-des-Maisons. vendit la terre de Dreuil, il porta les armes toute sa vie pour le service du roi, Il épousa Jehanne de Villepoix, dont il eut Jehan II, qui suit, et Jehanne, dame de Talmas, femme de Jacques de Bélestre.
3°, Jehan II de Glisy était seigneur des mêmes lieux et de plus de Couin et de Neufvy ; d'après les registres de l'hôtel-de-ville d'Amiens, il assista, le 15 juillet 1465, en l'assemblée en le sale et de le Mâle-Maison. Lorsque l'Evêque Ferry de Beauvoir essaya de s'exempter du service militaire (2), I1 est qualifié dans ces archives communales d'homme de bien. Cette même année, il fut chargé de garder les faubourgs d'Amiens contre les entreprises du comte de Charolais, qui était à Bray-sur-Somme ; il servit dans les armées des rois Charles VII et Louis XI à la conquête de la Normandie et dans les guerres de Flandres. Il fut fait chevalier de l'ordre du roi devant Avesnes en Hainaut, et nommé capitaine d'Amiens. Par son testament, en 1477, il lègue à l'Hôtel-Dieu de cette ville une paire de lincheux, et autant à l'hopital de Han-Ies-Amiens.
Il mourut à Renancourt et fut enseveli à Montières sur le chemin d'Amiens, où se voyait son tombeau en marbre blanc, décoré d'une belle croix et de ses armes. On y lisait cette épitaphe : Priez Dieu pour le Roi et pour ly ame de Mgr de Glisy ch. Sg. d'Arnancourt, qui trépassa l'an MCCCCLXXXIX.
Il avait eu pour femme Marguerite de Belloy, fille de Guillaume, seigneur de Belloy et d'Amy.
4°. Pierre de Glisy mourut les armes à la main, sans enfants mâles. En 1490, Jehan de Glisy, seigneur d'Arnancourt, époux de Jehanne Leclerc, donne un jardin à l'hôpital de Saint-Nicolas-en-Coquerel.
5°. Jehan III de Glisy, son frère, se maria avec Jehanne, héritière de Bertangles. Elle était fille unique de Jehan de Bertangles et de Collais de Fontaines, il servit toute sa vie sous M. de Vendôme, et eut plusieurs charges en l'armée de Picardie ; en 1524, il reçut l'ordre d'Antoine de Créquy, seigneur de Pont-Remy, lieutenant-général en Picardie, de faire arrêter les gens sans aveu et les vagabonds. Prisonnier des ennemis de la France, il fut mené à Arras, puis à Gand, et perdit la plus grande partie de ses biens par le fait de sa captivité.
6°. Antoine de Glisy, capitaine d'une compagnie de chevau-légers, épousa Claire du Gard (2). Cette dame donna, en 1563, à (1) Cet hôpital, situé au bout de la rue de St-Germain, à Amiens, fut occupé par les Sœurs grises, à la fin du XV° siècle. (2) Antoine de Glisy, un de leurs fils, était prêtre en 1518 ; et Vincent de Glisy, leur parent, était prêtre et religieux à Saint-Riquier, en 1537.
l'église Saint-Jacques, une robe fourrée de trois agneaux (1); en 1589, sa fille Claire, donna à la même église, une robe de velours, à condition d'en faire une chape armoriée de ses armes.
7°. Jehan IV de Glisy épousa Gabrielle de Casenove, fille du seigneur de Gaillarbois et de Gabrielle Laval ; de leurs enfants, il ne resta que Gabrielle qui suit. Il signa, en 1567, avec les autres Picards, le procès-verbal de la rédaction des coutumes de la Picardie. Antoine de Glisy, frère puîné de Jehan, en proie à de cruelles maladies, fixa sa demeure, en 1613, à 1'Hôtel-Dieu d'Amiens,où il mourut à soixante dix-sept ans. Ses souffrances affaiblirent son moral, à un tel point, qu'il fit quatre testaments singuliers qui furent cassés, en 1625, par le Parlement. Le motif de l'arrêt fut que ces sortes d'actes devaient être faits devant témoins et sans suggestion de personnes. Nous citons les dispositions suivantes comme les plus curieuses : Dés 1611, il lègue à l'Hôtel-Dieu d'Amiens 50 livres de rentes, à charge d'un service solennel à perpétuité, en tel jour qu'il plaira ;à Dieu de retirer son âme de ce monde terrien; à l'église de Bertangles la somme de 30 livres pour aider à payer les cloches qu'on y doit faire, en outre il veut qu'à ladite église, il soit fait une verrière principale sur le grand autel où seront empreints un crucifiement et la représentation de sa personne et de ses armes, aux dépens de la succession. Dans un autre testament il lègue à la fabrique et à la paroisse de Saint-Jacques, sa maison, rue des Prêtres, devant le cimetière, vis-à-vis du grand portail, pour en jouir dès son trépas, à la charge de deux obits solennels et d'une lame en airain de ladicte fondation, au haut de laquelle sera faite la représentation du crucifix et dudit testateur, estant à genoux,
(1) Voyez dans la bibliothèque historique, etc. de M. Roger, page 134; la donation de meubles faite par Jehanne de May à Clairette du Gard. (Document extrait des archives de Bertangles )
Les mains jointes avec ses armes timbrées au-dessous, laquelle lame sera mise et attachée au pilier de ladicte église, séant près de la tablette où s'asseyent les marguilliers de ladicte église, vis-à-vis la chaire du prédicateur, aux dépens de la paroisse de ladicte église de Saint-Jacques ; il lègue la terre et seigneurie de Courcelles-sur-Authies à l'Hôtel-Dieu d'Amiens, à charge d'une messe basse par jour à perpétuité, et de deux services solennels
Il fait encore d'autres fondations pieuses, toujours inscrites sur des lames d'airain, entre autres 20 livres de cens surcens et rentes, pour l'entretien des pauvres écoliers du collège d'Amiens, enfin il augmente tous ses legs en faveur de l'Hôtel-Dieu, en considération du peu de revenu de la maison ; ce fut sans doute Antoine de Glisy que les ligueurs fanatiques mirent en prison, en 1588, avec les plus honnêtes citoyens, parce qu'il refusa de prendre part à leurs excès et à leur rébellion .(1)
Pour en revenir à Jehan de Glisy, frère d'Antoine dont nous venons de parler, nous dirons qu'en proie aux douleurs de la pierre, il testa, en 1562, par son testament, il demande à être enseveli avec ses père et mère, dans le chœur de l'église de Bertangles, à la fabrique de laquelle il lègue 20 livres tournois pour être employés à la réfection de cette église.
En 1585, il veut être enseveli dans le cimetière de Saint Denis d'Amiens, au cloître neuf, en l'arche où : sont empreintes les armoiries des Demay, vis-à-vis le chur du prieuré de Saint Denis; il fait une donation, à la condition d'apposer ses armes à ladite arche ; en 1586, année de sa mort, il veut définitivement être inhumé à Bertangles. Il mourut à Paris, dans la paroisse de Saint-Paul, et on lit sur un procès-verbal qu'il a été ouvert et embaumé par un médecin, un chirurgien du roi ; et un apothicaire, qui l'ont ordonné, pansé, médiciné et médicamenté ; ces graves personnages attestent qu'il avait les parties nobles offensées, les reins gâtés et pourris, la vessie remplie d'une grosse pierre, etc.
8° Gabrielle de Glisy épousa en 1611, Jacques de Clermont-Tallard (une branche des Clermont-Tonnerre) [3] : ce mariage a naturalisé en Picardie depuis bientôt quatre siècles, la seconde branche d'une des plus illustres familles de l'Europe.
(1) Manuscrits de Pagès, Bibliothèque communale d'Amiens, X dialogue, page 21. Le nom de Glisy se lit parmi ceux des signataires de la Ligue, en 1577, au château d'Applaincourt, près Péronne.
source : Wikipedia

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