Rosheim en bref
Département : Bas-Rhin
Code postal : 67560
Population : 0 habitants
Région : Alsace
Arrondissement : Molsheim
Canton : Rosheim
Code postal : 67560
Population : 0 habitants
Région : Alsace
Arrondissement : Molsheim
Canton : Rosheim
Histoire de Rosheim
Si le site de Rosheim s'est prêté très tôt à une occupation humaine permanente, l'apparition et le développement de la culture de la vigne sur ce site ont joué un rôle crucial dans l'histoire de la « cité romane ». Ce fait explique en effet l'obstination des différentes maisons, laïques ou religieuses, à préserver ou étendre leurs possessions dans et autour de la localité, aboutissant ainsi à nouer sur douze siècles l'écheveau d'une histoire dont la richesse semble presque disproportionnée en regard de l'aspect paisible de la ville actuelle. Le vin de Rosheim fut apprécié très tôt, et servit même de moyen de défense pour les habitants du début du XIIIe siècle, au cours de ce qu'on appela la « guerre des caves ».Origines
Le site de Rosheim témoigne d'une occupation ininterrompue depuis 7000 ans ainsi qu'en attestent les nombreuses découvertes archéologiques réalisées autour de la ville actuelle. Le nombre important de sources, aujourd'hui taries, un sol fertile, des zones boisées, une position de choix sur la route du piémont des Vosges, ont constitué autant de facteurs propices à l'installation de l'homme sur ce site. La densité et l'abondance des découvertes permettent de considérer le site rosheimois comme un site majeur du Néolithique (5500 à 2500 av JC) en Europe. Si les fouilles, essentiellement faites à la périphérie de l'agglomération actuelle, n'ont jusqu'à présent pas pu éclairer l'occupation pré- et protohistorique du site urbain médiéval, elles ont néanmoins révélé la présence d'un village au pied du Bischenberg en direction de Bœrsch, d'un four et d'une activité artisanale à l'entrée du vallon de Rosenwiller, de vastes nécropoles vers la plaine attestant de l'existence à proximité d'une importante communauté humaine. Une statuette en terre cuite ainsi que de nombreux objets d'usage courant en os, corne ou poterie témoignent également de cette occupation du site au Néolithique et au Chalcolithique. Des vestiges de l'âge du Bronze (1800 à 725 av JC), de l'âge du Fer (725 à 50 av JC) et de l'époque Gallo-Romaine ont été mis au jour. Enfin, des vestiges mérovingiens permettent d'attester l'occupation du site à cette époque.
Moyen Âge
Il faut préciser que la majeure partie des archives médiévales que conservait soigneusement la ville dans une salle en pierre voûtée, a disparu au cours des dommages causés par la Guerre de Trente Ans ainsi qu'à la suite des troubles révolutionnaires (XVIIIe et XIXe siècles). Les vestiges archivistiques, qui proviennent de fait souvent d'autres fonds, sont néanmoins suffisamment significatifs pour permettre de rendre compte du développement et du fonctionnement de la cité au moyen âge. L'apparition de Rosheim dans l'Histoire date d'une charte de 778, sous le nom de Rodasheim, au cours d'une vente de biens réalisée par l'abbaye de Fulda. On ne retrouve ensuite la trace écrite de Rosheim qu'au XIe siècle, dans le cadre du Saint Empire romain germanique.
Un site convoité
Au XIe siècle, Rosheim comprend deux paroisses, et pratiquement deux bourgs groupés autour des églises Saint-Étienne pour ce qui deviendra la ville haute à l'ouest, Saint-Pierre pour la ville moyenne et basse à l'est. La ville est divisée entre des établissements religieux (Hesse, Haute-Seille, Hohenbourg), l'évêque de Strasbourg (église Saint-Étienne) et les familles nobles dont plusieurs ont alors mis en place de véritables centres économiques et administratifs. Le plus important des seigneurs au XIe siècle est le couvent de Hohenbourg (Mont Sainte-Odile). Vers 1050, le pape alsacien Léon IX confirme les trois quarts de la dîme de Saint-Pierre et le droit de nommer un candidat à la curie à l'abbaye de Hesse en Lorraine. Plusieurs propriétaires usent même de faux pour confirmer ou assurer leurs domaines. Cette complexité foncière témoigne de l'importance accordée au site et à la ville de Rosheim durant tout le Moyen Âge.
De la bourgade au statut de ville : le rôle décisif des Hohenstaufen
En 1132, la ville est détruite par un incendie. La ville basse et la ville haute sont reconstruites, vraisemblablement grâce à un apport financier accordé par les Hohenstaufen , futurs empereurs du Saint Empire romain germanique, qui, en tant que protecteurs du couvent du Mont Sainte-Odile, favorisent l'essor et l'indépendance de plusieurs communautés villageoises, dont Obernai et Rosheim où l'emprise du couvent était importante. Cette politique permettra à Frédéric Barberousse et aux Hohenstaufen de mieux implanter leur puissance en Alsace. C'est à cette époque qu'est élevée l'église Saints-Pierre-et-Paul actuelle, construite entre 1145 et 1167. Les droits des Hohenstaufen à Rosheim excèdent néanmoins la jalousie de leurs ennemis dont l'évêque Conrad II de Hunebourg qui fait incendier la ville en 1197. La première moitié du XIIIe siècle voit néanmoins les Hohenstaufen s'assurer de la suzeraineté sur Rosheim. Frédéric II parvient à négocier avec l'évêque de Strasbourg la cession en fief de la seigneurie sur tous les hommes qui dépendaient de lui (en échange l'évêque obtient celle de Saverne). Mais de nombreux conflits persistent, notamment avec l'abbesse de Hohenbourg qui, peu à peu, perd du terrain face au parti secondé par l'empereur, ainsi qu'avec le duc Thiébaut de Lorraine, conflit qui culmina avec la guerre des caves en 1218 (une délégation militaire lorraine venue occuper la ville fut massacrée dans les caves où les habitants avaient invité les Lorrains à boire de leur vin) et, un peu plus tard, l'expédition punitive de l'empereur jusqu'au château ducal lorrain d'Amance où Thiébaut fut capturé. Rosheim accède au statut de ville en 1267 au plus tard, confirmé par le sceau de 1286 qui servira par la suite à authentifier les actes émis. Elle obtient aussi le droit d'ériger un rempart de pierre. Le pouvoir impérial allant s'affaiblissant, Rosheim jouit de plus en plus d'une certaine autonomie.
La ville libre d'Empire
La rose des armes de la ville de Rosheim (1626)
Rosheim est citée en 1303 comme étant une ville libre impériale et, en 1354, elle forme, jusqu'en 1679 avec neuf autres villes une alliance d'entraide rendue nécessaire par l'affaiblissement du pouvoir impérial et par la difficulté pour les villes d'assumer seules la défense de leurs intérêts : ce fut la Ligue des dix villes libres impériales d'Alsace qu'on appela plus tard la Décapole. Rosheim, la plus petite de ces cités, avait alors le même statut que Mulhouse ou Colmar. En 1366, l'empereur donne à Rosheim le droit de se doter de statuts et de percevoir des amendes destinées en partie à l'édification de l'enceinte. Rosheim peut développer les infrastructures qui lui permettent de s'enrichir.
Gouvernement
Le gouvernement de la ville était composé de :
quatre Bürgermeister (bourgmestres) qui se relayaient chaque semestre (chaque trimestre au XVIIIe siècle) à la tête de la ville. Ils assumaient cette fonction à vie. Celui qui était en fonction présidait le Conseil, détenait les clefs et le sceau, gérait les finances municipales, prenait les décisions nécessaires à l'administration de la communauté (montant des tailles en vin et en argent, maintien de la paix à l'intérieur de l'agglomération, mobilisation en cas de guerre) et assumait des fonctions de justice (les compagnons devaient lui être présentés, les étrangers de passage signalés). Matin et soir le sergent de ville (Ratsbott) venait à son domicile prendre les ordres. Par ailleurs il intervenait dans les affaires économiques en veillant à ce que les produits proposés aux habitants soient de bonne qualité. L'injurier était sévèrement puni, mais il devait agir au mieux des intérêts de la cité et de ses habitants, maintenir leurs privilèges et leurs libertés. Les décisions importantes étaient prises avec l'aide du Conseil après vote.
le Conseil (Rat) formé de vingt membres, renouvelé par moitié chaque année, où, à côté des quatre Bürgermeister et des bourgeois, la noblesse avait sa représentation particulière. L'élection des nouveaux conseillers était faite par les anciens auxquels s'ajoutaient les maîtres de corporation (Zunftmeister ; on ne connaît pas le nombre exact de corporations au moyen âge), au nombre de huit représentants, dont on ignore le processus de désignation. La cooptation était donc en vigueur à Rosheim comme dans les autres villes alsaciennes à la fin du Moyen Âge. À noter que Rosheim accueillit la corporation des ménétriers jusqu'en 1434, date à laquelle le seigneur de Ribeaupierre obtint le patronage de la corporation dont le siège passa à Ribeauvillé (où se tient depuis la traditionnelle fête des ménétriers).
l'Assemblée des bourgeois de la ville (la Menige, dite le Klöpff car elle se réunissait au son de la cloche) dont les membres devaient chaque année prêter serment ; à cette occasion les citoyens promettaient de payer les taxes qu'imposera le bien public et de s'efforcer de vivre en bonne entente mutuelle. Cette assemblée était surtout consultée lors de situations d'exceptionnelle gravité, et ne réunissait pas tous les habitants, ceux-ci étant distingués entre bourgeois (Burger) et manants (Sassen) (l'administration étant très regardante sur le droit de bourgeoisie). Selon les statuts, les non-bourgeois, ou « manants », sont tenus d'entretenir leur maison et d'accourir en cas d'émeute. Les compagnons doivent être présentés au bourgmestre régent et ne peuvent être envoyés à la garde à moins d'être bourgeois et salariés. Les étrangers sont vus avec beaucoup de méfiance.
Défense et fortifications
Au XIVe siècle la structure urbaine s'organise en trois secteurs : Mittelstadt, ville du milieu où l'on trouve, outre Saint-Pierre, la Rathaus (maison du conseil) ; Oberstadt, ville supérieure comprenant Saint-Étienne à l'ouest ; Niederstadt, ville inférieure à l'est. L'érection d'une enceinte était pour Rosheim d'une importance vitale tant pour sa sécurité que pour le maintien de son rang et de sa qualité. On ignore la chronologie exacte de la construction des murailles en pierre, il semble cependant que l'édification du rempart ceignant le noyau de la Mittelstadt ait précédé celle du rempart extérieur, englobant l'intégralité de l'agglomération. On peut supposer que la ville était définitivement fortifiée vers 1370 environ. La défense était assurée par les bourgeois eux-mêmes. Ils assuraient, sur les remparts et en ville, la garde, charge à laquelle ils ne pouvaient se dérober, le sergent de ville marquant d'une croix la porte de celui qu'il ne trouvait pas chez lui au moment de son tour de garde. L'entraînement au tir (arbalète puis arquebuse) était indispensable ; le terrain d'exercice (Schiessgraben) était situé à quelques pas des fortifications au nord de la ville. Rosheim n'a semble-t-il jamais requis l'emploi de soldats de métier pour sa défense.
Les « écorcheurs »
A la fin de la Guerre de Cent Ans, alors qu'une accalmie se fait en France après la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, des troupes françaises issues du parti armagnac, conduites par le dauphin de France, le futur Louis XI, chargé (contre rémunération des États ainsi débarrassés) de mener hors du royaume les bandes de « routiers », c'est-à-dire les compagnies d'armes laissées sans soldes et vivant de rapines, traversent la plaine d'Alsace depuis le sud pour lutter contre des bandes dites de Schinder (« écorcheurs ») mais en se payant sur l'habitant et en commettant de nombreux forfaits, gagnant eux-mêmes le triste surnom des « écorcheurs ». Ils occupent la ville, la plus petite et la plus vulnérable des dix villes impériales d'Alsace qui ne leur avait pas opposé de résistance, pendant un an, de 1444 au printemps 1445, et en font le quartier général de leurs expéditions dans la région, ce qui vaudra à Rosheim une longue inimitié de la part de la ville de Strasbourg.
La Guerre des paysans et l'essor du XVIe siècle
Les Rustauds de la révolte paysanne (Guerre des paysans) sont conduits entre autres par un ancien Schultheiss de la ville, Ittel Jörg, qui, en 1525, a échoué de peu dans sa tentative de s'emparer de la ville, grâce à l'entremise du rabbin Josselman. Le XVIe siècle est une période relativement prospère. Le système corporatif est bien développé. Les emblèmes des corporations de boulangers, tonneliers, agriculteurs, viticulteurs sont toujours représentés sur de nombreuses portes cochères et poteaux corniers.
La Guerre de Trente Ans et l'annexion au royaume de France
La Guerre de Trente Ans (1618-1648), dans laquelle le Saint empire romain germanique se déchire et implose dans d'incessantes luttes à la fois confessionnelles et territoriales, a constitué la plus grande et la plus tragique épreuve qu'ait connu Rosheim, dont l'existence même fut un temps menacée. Cette période peut être considérée comme charnière dans l'histoire et l'évolution de la cité. Après cette guerre dont elle mettra des générations à se relever, Rosheim ne sera plus pour longtemps la fière cité indépendante de la fin du Moyen Âge.
Le sac de la ville par Mansfeld
Ernest de Mansfeld
La défenestration de Prague en 1618 déclenche les hostilités entre les catholiques de la Sainte Ligue conduite par le duc Maximilien Ier de Bavière et les protestants de l'Union évangélique dirigée par l'électeur palatin Frédéric V. Celui-ci, qui avait accepté la couronne royale de Bohême des mains des révoltés, est vaincu le 28 novembre 1620 à la bataille de la Montagne Blanche par les armées catholiques de l'empereur Ferdinand II menées par le général de Tilly.
Les débris de l'armée insurrectionnelle se rassemblent derrière Ernest de Mansfeld et fuient vers le Palatinat, pourchassés par les troupes du général de Tilly, menaçant directement l'Alsace. Ernest de Mansfeld avait l'intention de se créer un domaine sur les possessions des Habsbourg en Alsace incluant les dix villes impériales. La menace est vite concrétisée : Lauterbourg, ville épiscopale, est prise le 28 novembre 1621, Haguenau, capitale politique de la Décapole, est rançonnée le 3 décembre, et occupée le 30. Le 15 janvier 1622, Ernest de Mansfeld exige le prêt de 100.000 florins par la ville de Rosheim pour lui éviter d'être brûlée, mais Rosheim, sur le conseil des interlocuteurs sollicités à Strasbourg, ne donne pas suite et Ernest de Mansfeld doit retourner dans le Palatinat. L'administration impériale profite de l'absence d'Ernest de Mansfeld pour installer une garnison dans la cité (deux compagnies de fantassins pendant dix semaines, une de cavaliers pendant quatre semaines) qui se retire peu avant le retour d'Ernest de Mansfeld fin juin, après la bataille de Höchst. Celui-ci revient en effet à Haguenau le 1er juillet 1622 accompagné de l'électeur palatin Frédéric V, du duc Christian de Brunswick et d'une troupe de 30.000 hommes affamés. Le 2 juillet, ils installent leur quartier général à Eckbolsheim et menacent directement Obernai devant laquelle ils se trouvent le 4. Obernai capitule le 7 juillet après trois jours et trois nuits de violents combats.
Si Obernai est la première cible des protestants, Rosheim est sollicitée simultanément, et malgré l'appel à l'aide à la ville de Strasbourg, elle ne peut que constater la présence sous ses murs à l'aube du 8 juillet 1622 d'Ernest de Mansfeld, de Frédéric V et de toute l'artillerie de leur armée. Alors que les différents partis semblaient aboutir à un accord, les soldats d'Ernest de Mansfeld firent irruption dans la ville sous prétexte d'escarmouches avec des bourgeois et en massacrèrent environ 150 sans compter les femmes et les enfants. La ville fut de surcroît bombardée par 84 boulets de gros calibre, intensité motivée par les injures qu'auraient proférées des habitants à l'encontre des chefs de l'armée protestante (le « vagabond » Frédéric, le « bâtard » Mansfeld). Enfin la troupe d'Ernest de Mansfeld se livra au pillage systématique de la cité et incendia une quarantaine de maisons. Rosheim sortit ruinée de cette journée. Profondément traumatisée, elle dut néanmoins héberger les années qui suivirent (1625, 1628) plusieurs corps militaires des Impériaux dont les séjours lui coutèrent très cher et l'endettèrent à un niveau exceptionnel alors même que la population, nobles, bourgeois et manants, sombraient dans la misère.
L'occupation suédoise
En janvier 1631 le roi de Suède Gustave II Adolphe (parti protestant) obtient l'aide financière de la France au traité de Bärwald. Le 17 septembre 1631 il défait l'armée impériale de Tilly à la bataille de Breitenfeld, infligeant son premier grand revers au parti catholique. Pendant ce temps, Rosheim, outre le versement d'une contribution financière pour les frais de guerre à l'autorité impériale, doit accueillir pendant plus d'un mois (fin décembre 1631-février 1632) un millier de cavaliers francophones relevant du duc Charles de Lorraine qui sert l'Empereur. En juin 1632, Strasbourg paraphe son alliance avec la Suède pendant que l'Alsace est traversée par de grands mouvements de troupes. Face à l'insécurité Rosheim met en place avec Obernai et le bailli épiscopal de Bischoffsheim une police armée chargée de parer aux brigands de grand chemin et aux cavaliers débandés. Le 31 août, le général Gustave Horn et le rhingrave Othon-Louis, au service de la Suède, visitent Strasbourg en amis, puis ils mettent le cap les jours suivants sur Niedernai qui est pillée et occupée. Le 6 septembre 1632 Obernai est prise après une courte résistance, puis, le même jour, Rosheim se rend sans résistance, ne possédant plus de cantonnements impériaux, ne pouvant plus compter sur l'aide d'Obernai, et souffrant enfin de l'absence de la majeure partie de la population qui avait fui notamment en Lorraine. Rosheim, qui prête officiellement serment le 4 juillet 1633, est suédoise jusqu'en 1634 et l'intervention de la France dans la guerre. Elle est occupée par une garnison française sous autorité suédoise du 27 octobre 1632 jusqu'en mai 1633 dont le comportement ne fait que l'appauvrir davantage, si bien que la ville est sans ressource et la population réduite à l'état de mendicité. Une épidémie de peste fait des ravages de juin à décembre. En août et en novembre 1633, Rosheim se fait piller d'abord par mille cavaliers à la solde d'Othon-Louis, puis vider par les soldats du comte palatin Christian von Birckenfeld, et en décembre elle sert de point de ralliement aux recrues des régiments à cheval d'Othon-Louis auxquels elle doit fournir les quartiers. La situation de la ville atteint un seuil critique en juin 1634 lorsqu'elle n'est plus en mesure de payer les contributions suédoises. Mais le 6 septembre 1634 la Suède est totalement vaincue à la bataille de Nördlingen et le 9 octobre, un traité conclu à Strasbourg entre la France et le représentant suédois stipule que toutes les places occupées par les Suédois doivent passer à la France qui leur garantira les droits et privilèges ainsi que leur retour à l'Empire lorsque la guerre sera terminée...
La période noire
En mai 1635, le représentant français provoque l'indignation de Strasbourg en remplaçant les sauvegardes suédoises à Rosheim par des françaises et en forçant le bourgmestre à prêter serment à la France. Le traité de Saint-Germain, en octobre 1635, qui engage Louis XIII à fournir au duc Bernard de Saxe-Weimar commandant les armées suédoises et protestantes d'Allemagne les moyens d'entretenir 18.000 hommes contre les Impériaux ainsi que les droits et possessions des Habsbourg en Alsace à titre personnel (dont le grand baillage de Haguenau duquel dépendent les dix villes impériales), marque le début de la période la plus noire pour l'ensemble de la région qui redevient un champ de bataille. À Rosheim, les habitants vont jusqu'à laisser leurs terres incultes deux années de suite (1636-1638) espérant faire périr les garnisons françaises et suédoises qui transitaient et occupaient la cité. La ville est alors sur le point de péricliter.
Le traité de Westphalie
La mort de Bernard de Saxe-Weimar le 18 juillet 1639 pousse son armée à se vendre au roi de France qui prend possession de l'Alsace en octobre. Un des régiments de Turenne est cantonné à Rosheim en 1644. La ville du fait de sa ruine n'est pas en mesure d'envoyer une délégation aux négociations de paix d'Osnabrück et de Münster, et accorde les pleins pouvoirs au Syndic de Colmar Jean Balthasar Schneider en 1646. Le 24 octobre 1648 est signé le traité de Westphalie qui met fin à la guerre, mais reste très ambigu sur la situation des dix villes impériales. En effet les articles 75 et 76 stipulent qu'elles sont cédées à la couronne de France par la maison de Habsbourg, mais l'article 89 garantit leur immédiateté d'Empire avec une clause spécifiant que « cependant cette déclaration d'immédiateté impériale ne doit pas porter préjudice aux droits souverains acquis par le roi [de France]. »
L'annexion à la France
L'incertitude entretenue par les termes du traité de Westphalie pousse Rosheim à demander le 30 mai 1651 à l'empereur Ferdinand III le renouvellement des anciens privilèges violés durant la guerre. En 1652, la ville doit encore subir des troubles et constituer des milices contre les ravages que causent les troupes du duc de Lorraine dans la région. La même année, le Conseil envoie le bourgmestre comme député à la diète de Ratisbonne. En 1662, les dix villes impériales jurent fidélité au roi de France tout en comptant sur l'intervention de l'Empereur pour faire respecter leur immédiateté d'Empire. En 1679, la signature du traité de Nimègue met fin à l'indépendance de Rosheim qui passe à la France en même temps que les autres villes de la Décapole. En 1693, on compte environ 1393 habitants.
source : Wikipedia