Geispolsheim en bref
Département : Bas-Rhin
Code postal : 67118
Population : 0 habitants
Région : Alsace
Arrondissement : Strasbourg-Campagne
Canton : Geispolsheim
Code postal : 67118
Population : 0 habitants
Région : Alsace
Arrondissement : Strasbourg-Campagne
Canton : Geispolsheim
Histoire de Geispolsheim
Origine du nom du villageBlason
En alsacien, Geispolsheim se dit "Geispitze". Ce nom aurait pour origine la dénomination la plus ancienne connue, à savoir "Geisbodesheim" qui proviendrait du celte: "Djeis-Bodina" signifiant "à côté d'une borne". Lors de l'occupation romaine cette borne était placée sur une route reliant Strasbourg à Entzheim et Blaesheim. Le village était implanté à exactement une lieue celtique de ce repère. Par la suite, lorsque l'Alsace se germanisa après la chute de l'empire romain et l'arrivée des Alamans au Ve siècle, Djeis se transforma en Geis, et Bodina en Boden, Poten puis Polten, ce qui donnera Geisboden, Geispolten puis Geispoltzheim avec la venue des Francs et finalement Geispolsheim, heim signifiant village. Le blason de Geispolsheim représente une chèvre noire sur un fond jaune (Ecu d'or à la chèvre de sable lampassée de gueules). Cette chèvre n'a aucun rapport avec l'origine du nom du village, en fait il s'agit d'une traduction de l'allemand de "Geis", qui a été faite au XVIIe siècle. Cependant les Geispolsheimois sont malgré tout fiers d'avoir une chèvre comme mascotte du village et ne manque pas de le montrer en faisant défiler une chèvre en tête du cortège de la fête de la choucroute!
Geispolsheim au Moyen-Âge
Geispolsheim fut cité la première fois en 871 dans un document mentionnant des terres appartenant à l'Évêque de Strasbourg. Dès cette époque, le Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg exploita une cour colongère (Dinghof) dans le village. Geispolsheim passa ensuite en différentes mains dont la famille noble des Beger qui y possédait un imposant château près du moulin de Hattisheim (disparu aujourd'hui). De 1404 à la Révolution de 1789, le village fut la propriété de l'Évêché de Strasbourg.
Au XIVe siècle, Geispolsheim devint une cité fortifiée. Le village était entouré d'un large fossé (Dorfgraben) alimenté par la rivière Ehn. Les déblais de ce fossé ainsi qu'une palissade ont permis d'édifier des remparts. La protection a été renforcée par l'ajout d'une haie vive (arbustes aux branches entrelacées munies d'épines) le long des fortifications. Quatre portes en pierre (démolies en 1832) permettaient l'accès au village : la porte-haute, la porte-basse, la porte de Hattisheim et la porte de Filsen. Alerté par les guetteurs des 4 portes, le village était ainsi à l'abri d'une attaque surprise et avait le temps d'organiser sa défense. C'est en raison de ces fortifications (aujourd'hui disparues) qui enserraient le village et du manque de place disponible qui en résultait, que l'habitat traditionnel à Geispolsheim est particulièrement dense (bien visible sur les vues aériennes actuelles).
Malgré un système de défense efficace, le village ne fut pas épargné par les nombreuses guerres du Moyen-Âge: l'invasion des Anglais en 1365, des Armagnacs en 1439 et 1444, des Lorrains en 1587 durant la guerre des évêques, des troupes de Mansfeld et des Suédois lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648) réduisirent le village maintes fois en cendres et provoquèrent de nombreuses pertes humaines. Plusieurs villages voisins ne résistèrent pas à ces dévastations et disparurent, tels Hattisheim, Strassheim, Schwobenheim et Sundhausen. Geispolsheim récupéra les bans de ces villages, d'où son étendue actuelle de 2200 ha.
La Révolution française
Le 6 novembre 1789, 7 habitants de Geispolsheim - dont le maire - furent guillotinés sur la place Kléber à Strasbourg. Ils avaient été dénoncés par l'accusateur public du tribunal révolutionnaire, Euloge Schneider. Ce dernier leur reprocha d'être anti-révolutionnaire et d'avoir caché des prêtres non assermentés. Ces victimes de la Terreur révolutionnaire n'ont en fait agit qu'au nom de leur foi en Dieu. Lors de leur exécution, les 7 martyrs prièrent le chapelet à haute voix jusqu'à la dernière seconde. Le maire tenait un crucifix qu'il lança à des habitants de Geispolsheim, cette croix est encore actuellement conservée par les descendants du maire. Voici les noms des victimes: François-Jacques NUSS (maire), François-Joseph MULLER, Materne RITTER, Marcel BODEMER, Jean KUNTZ, Jean-Michel RAUCH, Jean-Michel NUSS et André HEITZ (déporté en Guyane). Une plaque commémorative a été inaugurée sur la maison natale du maire François-Jacques NUSS en 1989, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française.
Les incendies du XIXe et XXe siècle
Bien que le village ait été à plusieurs reprises dévasté par les pillages et les incendies des différentes guerres et invasions, les dégâts provoqués par les feux d'origine accidentelle ont été également considérables. En effet, la disposition regroupée des habitations et l'imbrication des différents bâtiments d'une ferme l'un dans l'autre facilitent la propagation des incendies. Les toits de chaumes, l'éclairage à la chandelle et la fermentation du foin stocké avant séchage dans des endroits mal aérés étaient aussi des facteurs de risques.
Le 3 janvier 1868, un grand incendie détruisit la majeure partie de la rue Charles de Wendel, ainsi que le quartier de la rue Ziegler. Les traces de cet incendie sont encore visibles aujourd'hui: les maisons à colombages y sont absentes et les nouvelles constructions présentent toutes un cartouche daté de 1868 en milieu de façade. Le gel compliqua l'extinction du feu. Un appel à dons fut lancé par l'évêque.
Le 9 mai 1896, un autre incendie considérable réduisit en cendres le quartier situé entre la rue de la haie et la rue de la république. 15 grandes fermes ont été détruites et de nombreux animaux périrent. Le feu se propagea rapidement en raison d'un vent très fort et de nombreuses granges à foin. 15 pompes à incendie ont été utilisées. La légende raconte qu'une seule maison aurait été épargnée grâce au vin de la cave qui aurait servi à y eteindre le feu!
Le 2 janvier 1907, un incendie se déclara dans une manufacture d'oeillets située au centre du village. Un poêle surchauffé aurait mis le feu à des déchets de celluloïd. 22 jeunes gens asphyxiés par les gaz toxiques périrent dans cet incendie qui mit tout le village en émoi. Les malheureuses victimes ont été inhumées dans une tombe commune située au fond du cimetière du village.
La naissance de Geispolsheim-Gare
Mairie de Geispolsheim
C'est en 1839 que fut décidée la construction d'une des premières voie ferrée d'Alsace. Il s'agit de la ligne Strasbourg-Bâle qui dût notamment passer à proximité de Geispolsheim, au lieu-dit: la "Kratz" (appellation encore utilisée aujourd'hui). Kratz proviendrait du latin "crates" signifiant broussailles. En effet, à cet endroit se trouvait un chemin bordé des deux côtés par une haie composée de prunelliers et d'aubépines. Ce chemin permettait de mener facilement le bétail au pâturage la nuit.
Au départ, les villageois étaient opposés à la création d'une voie ferrée: ils pensaient que ce projet allait porter préjudice à l'agriculture et ne servirait qu'à l'industrie et au commerce. La gare a été construite en 1841 (démolie en 1992) et favorisa le développement d'une nouvelle agglomération. Les cheminots furent les premiers habitants de ce quartier. La population augmenta très rapidement entre les deux guerres (2700 habitants en 1930). C'est à cette époque en effet que fut érigée l'église catholique Ste-Thérèse (1934). Le restaurant "Aux bons amis" est aujourd'hui la plus ancienne maison du quartier (1843). Une importante zone industrielle y fut construite après la 2ème guerre mondiale.
La cohabitation avec le village ne fut pas toujours facile. Elle connut des périodes de tension dues à des conflits d'intérêts entre personnes d'origines différentes: les villageois étaient pour la plupart agriculteurs, alors que de nombreux habitants de la Gare venaient plutôt de la ville. Mais depuis le développement démographique de la fin du XXe siècle, la séparation du Village et de la Gare en deux communes différentes n'est plus d'actualité. Aujourd'hui, le rapprochement entre les deux quartiers est symbolisé par la construction récente d'un nouveau centre sportif en 2000 qui profite à tous les habitants et également par le trait d'union formé par la piste cyclable, qui n'est plus bordée par les broussailles épineuses du Kratzweg, mais illuminée par de jolis lampadaires installés à l'occasion du passage à l'an 2000!
source : Wikipedia