Alsting en bref
Département : Moselle
Code postal : 57515
Population : 0 habitants
Région : Lorraine
Arrondissement : Forbach
Canton : Stiring-Wendel
Code postal : 57515
Population : 0 habitants
Région : Lorraine
Arrondissement : Forbach
Canton : Stiring-Wendel
Histoire de Alsting
Moyen Âge et temps modernesAlsting (Alstingen, 1594 - Altzing, 1797) est une commune du Canton de Forbach depuis 1790.
Jusqu'à la guerre de Trente Ans, le petit hameau actuel Hessling était un village important de la seigneurie de Forbach, la centre d'une paroisse qui comprenait les villages de Hesseling, d'Alsting et de Zinzing.
L'abbaye de Wadgassen y possède des terres qui sont mentionnées en 1271 et en 1295 :
En 1271, Bornevin Siglerre est prévôt à Sarrebruck et les héritiers renoncèrent pour 10 Metzer Pfund à toutes les prétentions sur les biens de Heiselingen (Hesseling) en possession de l'abbaye.
En 1295, Hellenic Pleban de Vechingen et Jean, dit Capellan, de Hessling, prêtre de Saint-Arnoual, arbitrèrent un différend entre l'abbaye de Wadgassen, le maire Ludewich et les frères Othlo de Güdingen concernant des biens situés près du moulin de Hesseling.
Le village de Hessling fut détruit pendant la guerre de Trente Ans (1632) ; seule l'église fut reconstruite, près de laquelle s'élevèrent plus tard les écoles (1644 : deux écoles avec 65 garçons et 45 filles)[1].
Après la ruine de Hessling, Alsting devint un grand village ayant Hessling et Zinzing pour hameaux.
La collégiale de Saint-Arnoual y possédait des terres ; après sa suppression (1569), elles furent confisquées par le comte de Sarrebruck ; par les traités de 1766 et de 1768, son successeur les cédait à la France qui venait d'acquérir la duché de Lorraine en 1766.
Culte catholique
Avant la Révolution la paroisse de Hessling, comprise dans l'archiprêtré de St-Arnoual, avait pour annexes Alsting et Zinzing.
De 1691 à 1749 l'administration de la paroisse est confiée aux religieux de l'abbaye de Wadgassen de l'ordre de Prémontré, ou Norbertins qui administraient aussi Grosbliederstroff, Sarreguemines Neunkirch, Puttelange, Heckenransbach et Petit-Ebersviller.
L'église, dédiée à l'apôtre Pierre, fut reconstruite après la ruine du village, et encore rénovée en 1781. Le patronage (nomination du curé) appartenait à la Collégiale de St-Arnoual et après sa suppression en 1569, au comte de Sarrebruck ; mais depuis que les comtes de Sarrebruck ont passé au protestantisme (1575), l'Évêque de Metz se réserva la nomination du curé.
Après 1802, la paroisse rétablie porte le nom de la commune d'Alsting, avec l'annexe de Zinzing. L'ancienne église de Hessling, comprise dans l'archiprêtré de Forbach et maintenue comme église paroissiale, fut agrandie en 1823 et en 1853 ; une nouvelle église la remplaça en 1881. Elle fut détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.
Émigration
Dans le banat :
En 1765 et 1767 : Schlichter Pierre ; Kunter Henri ; Reiser Jean ; Auer Jacob ; Buschbach Jean, paysan 4 personnes ; Katerer Blaise, paysan 4 personnes.[2]
Pendant la révolution :
Ihn Jean Michel, curé de Hessling, natif de Haspelschied ; Vagner Jean de Zinzing.
La Seconde Guerre mondiale
En septembre 1939, évacuation de la commune à Châtelaillon (Charente-Maritime) et Palinges (Saône et Loire).
Le village fut bombardé en 1944 (10 victimes, 17 maisons détruites), et libéré le 20 février 1945 par les troupes américaines.
La commune est citée le 11 novembre 1948 à l'ordre de la Division : Commune lorraine, dont la population s'est signalée par l'aide apportée aux prisonniers. Bravant les menaces de l'occupant, a soustrait à ses recherches un aviateur allié. En outre a payé un lourd tribut aux combats de la libération, compte 23 de ses enfants tués, 14 blessés, 10 déportés et 7 expulsés, a vu la destruction de la moitié du village. Par son attachement à la France, par ses souffrances s'est acquis des droits à la reconnaissance du Pays. Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Étoile d'argent.
Histoire des hameaux
Hessling (Esselange, Cecelange, 1429 - Hessling, 1514 - Hesseling, 1779)
Le village fut détruit pendant la guerre de Trente Ans. En 1700, le ban de Hessling fut vendu aux chevaliers Teutoniques à Hundling qui le possédaient encore en 1756. Par traités en 1766 et 1768, les comtes de Nassau-Sarrebruck renoncèrent aux dîmes à Alsting et à Zinzing en faveur de la France. L'église et le presbytère furent détruits pendant la seconde guerre mondiale.
Zinzing (Zintsingen, 1594 - Zinzingen, 1618)
En 1202, la Collégiale de St-Arnoual y possède une ferme dont la jouissance appartient à Jean Siersberg, voué de la collégiale. Le Siebertmühle, moulin mentionné déjà en 1697, porte le nom d'un ancien propriétaire ; un restaurant y est établi aujourd'hui. L'ancien moulin, le Sauerbachmühle, fut détruit pendant la guerre de Trente Ans.
La vie du village
Depuis 1632, Alsting subit les dissensions entre les hommes : dans ses foyers, dans le cœur de ses habitants , " Malgré-nous " - " Volksgemeinschaft " - " Tambow " - " Algérie ".
1917 : Premières bombes à 300 mètres de l'église d'Etzling ; premières destructions dans ce village de maçons, travailleurs agricoles et mineurs.
1918 : La paix, sans chevaux pour les travaux des champs, mais l'Armée française en prête ; sans vaches aussi ; il faudra de toute façon trouver des vaches pour tirer les charrettes le 1er septembre 1939.
C'est l'exode, de nuit les "Territoriaux" puis les " Coloniaux " sont venus prendre position dans les bois on entasse ce qu'on peut, le nécessaire, dans les charrettes, tirées par ces vaches et ces chevaux qu'il faudra bien tuer ou abandonner près de Château-Salins, au moment de prendre le train. Alsting devient un " No man's land ", un village mort ; de jour, quelques patrouilles, un chat, un chien...
Les mineurs sont évacués à Palinges, les autres à Châtelaillon-Plage.
Dans l'est, la mer s'appelle Sarrebruck, la plage s'appelle Jugenwald ; on parlait le " Platt ", on se méfiait de nous ; la vie cependant s'organise, on touche 10 F par jour et par personne , notre mairie expulsée ouvre ses portes, notre Caisse d'Epargne aussi."
C'est un village dans une ville ; on loge dans les hôtels puis dans les villas inoccupées, la cuisine se fait en commun ; le soir on se retrouve au café, baptisé chez " Jean Jung " comme à Alsting. On suit l'évolution de la guerre, on échange les nouvelles en dialecte.
1er septembre 1940
On peut rentrer, revenir " in unser Dorf " en deux groupes. On reprend le train, on embrasse les connaissances; "On reviendra vous voir ... nach dem Krieg ". Le voyage dure 2 jours, comme au départ, il y a un masque à gaz par famille ; Saint-Dizier : contrôle des Allemands, premier tri, certains indésirables sont refoulés ; en gare de Metz, un poste d'eau, on peut enfin se laver un peu, on est envahi de puces ; enfin Forbach.
Des camions militaires allemands nous attendent, les soldats nous aident à charger ; puis Alsting, quelques maisons détruites, d'autres brûlées.
L'intérieur a été balayé. Les meubles aussi, mais d'une autre façon ; on retrouvera les lits et les couvertures dans les bois.
La vie reprend, les Allemands distribuent des vivres, quelques vaches, des chevaux ; les nouveaux maîtres imposent aussi leurs lois.
Réunion obligatoire dans les cafés, on traite " de la grandeur du Reich " en allemand, on est enrôlé dans la " Volksgemeinschaft ", dans l'"Arbeitsdienst", dans la Hitlerjugend ; certains sont "réfractaires", se cachent : 11 mois entre deux murs au fond d'un atelier avec du blé, un jambon, de l'eau, s'il avait été impossible de les ravitailler ; puis commencent les " razzias ", les fouilles des maisons, " ils " sont recherchés. " On " ne les trouvera pas, cachés au fond des mangeoires des vaches, couverts par de la paille, ou dans un clapier ; il faut dire que le gendarme allemand Roehmer est là et prévient pour abattre le bétail, il faut " die Genehmigung ", " l'autorisation " certains ne s'y plient pas et, clandestinement, parfois la nuit...
Roehmer aussi en profitera ; tout manque, surtout le sel, la levure et l'éclairage ; j'en connais qui fabriquaient des cierges avec les restants de cire de la grotte... une pompe à vélo.
5 décembre 1944
Le canon, on vit dans les caves ; des canons, il y en a de chaque côté, au nord les Allemands, au sud les Anglais et les Américains ; on est bien placé, juste au milieu , des maisons tombent, un obus a visé la ferme, on retrouvera le tas de fumier sur le toit de la maison d'en face ; dans les étables les bêtes meuglent, les pis sont pleins, il faut remonter pour les traire ; et le canon tonne toujours la vie souterraine d'Alsting durera 3 mois.
À 4 000 km un autre Alsting, plutôt un camp, dénommé Tambovv ; des jeunes incorporés de force dans la Wehrmacht ; ils avaient 18 ans en 42 ; ils étaient aux premières loges sur le front de Russie , ils ont été faits prisonniers, puis échangés contre des Russes ; leur voyage de retour durera 1 an via l'Iran, l'Irak, la Palestine, l'Afrique du Nord, l'Italie. " On a souvent joué aux petits soldats " et le canon tonne toujours.
20 février 1945 9 heures du matin
Bruit de mitraillettes un char avance, il porte l'étoile blanche ; des hommes parlent dans la rue, on ne connaît pas ce langage. Ils visitent toutes les maisons, une à une, de la cave au grenier. Ce sont les Américains; on sort, souvent les bras levés, pour être contrôlé ; là-haut, à la lisière de la forêt, des chars ont pris position, un tous les 50 mètres, leurs canons dirigés vers Sarrebruck ; enfin on est ravitaillé ; ils aiment les œufs, nous, les vêtements, les souliers, les couvertures ; ils aiment aussi notre " Schnaps ", ça aide. Sarrebruck, constamment bombardé, ne tombera qu'un mois plus tard ; c'est fini, on respire.
Presque fini aussi le village ; l'église s'est couchée, les rues encombrées de gravats, les maisons saignent, trouées, décapitées, en ruines ; ruines sous lesquelles certains habitants ont fermé les yeux ; puis vient mars, le printemps, les cerisiers refleurissent, les maçons d'Alsting se mettent à la tâche ; le village se redresse, respire, vit ; et le Simbach chante à nouveau mais en français.
Il chante, mais d'autres enfants sont partis en 57 ils l'entendent en arabe, il s'appelle Oued ; ils traversent la Kabylie et y pensent en regardant la frontière tunisienne ; elle est électrifiée au milieu des collines numérotées ; le courrier arrive tous les 14 jours ; le ravitaillement tous les 8 jours ; des camarades tombent, d'autres sont blessés , et deux ans dans ces conditions marquent un homme et laissent des traces, parfois jusque dans sa chair ; finalement on rentre au pays. On se retrouve.
14-18 et Verdun, 39-45 et Tambovv, l'Algérie ; mais que reste-t-il ? Des noms, un monument, de vieilles photos, des uniformes, des souvenirs, l'Amicale des Anciens Combattants.
Et le Simbach chante toujours.
source : Wikipedia