Saint-Chély-d'Apcher en bref
Département : LozèreCode postal : 48200
Population : 0 habitants
Région : Languedoc-Roussillon
Arrondissement : Mende
Canton : Saint-Chély-d'Apcher
Histoire de Saint-Chély-d'Apcher
Traditions orales sur la bataille de Saint-Chély-d'ApcherEn 1363, pendant la guerre de Cent Ans, le bourg est attaqué par les anglais. Sous les ordres de Guérin IV de Châteauneuf, baron d'Apcher, les habitants livrent bataille et battent les anglais.
Comme il n'y a pas un mot sur la célèbre bataille, que tout auvergnat doit connaître, voici une synthèse des traditions orales que j'ai entendues au sujet de la bataille de Saint-Chély. Une partie venant de tradition orale du Quercy, encore vivante dans les années 1960, ou on raconte que "les anglais, après avoir ravagé le pays de Rodez et Figeac, passèrent au pied du Ségala, longèrent la chaîne des Puys vers le sud", pour aller vers l'Aveyron ou a eu lieu la bataille de Saint-Chély. Il est possible que cette tradition orale amalgame plusieurs raids anglais voisins ou similaires. J'aimerai avec grand plaisir que des Barrabans complètent ou corrigent ces éléments, et surtout qu'on puisse citer dates et références, lieux précis, qui ne sont pas venus jusqu'à moi.
Son nom lui vient d'Ilère de Mende, Saint-Chély dérivant de l'occitan "Sanch Ili", ou Saint-Élie.
le "y" n'existe pas dans l'alphabet occitan !.
Un cri de guerre particulier mais si simple a traduire: Le cri de guerre des barrabans s'ecrit en graphie occitane médiévale, étymologique ou normalisée (dite alibertine) "Las Barras en avans", soit en français "les piques en avant". Avec l'accent auvergnat qui prononce "b" a la place des v (comme les gascons et les espagnols)et prononce "ô" certains a (surtout les a de terminaison féminins) on obtient en graphie française "las barros en abans", ce qui a donné "les barrabans" à force d'être transmis oralement. Il faut savoir que la graphie de la langue d'oc à été oubliée depuis l'Ordonnance de Villers-Cotterêts.(Application de la langue de Paris dans l'administration royale) Pour obtenir une bonne compréhension de cette phrase dans toutes les provinces occitanes, il est nécessaire de l'écrire suivant une orthographe normalisée, faute de quoi elle resterait uniquement compréhensible des locuteurs locaux.
Le contexte: Le duché d'Aquitaine, fief anglais de langue occitane gasconne était à l'origine parfaitement intégré à l'espace occitan. Des rois d'Angleterre sont nés à Bordeaux, parlaient gascon, sont reconnus comme troubadours occitans. Jusqu'à la guerre des Albigeois, les Comtes de Toulouse mariaient leurs enfants indifféremment avec les rois d'Aragon ou d'Angleterre, entre bons voisins, et cousins. A partir de l'annexion des terres de Toulouse par la couronne de France (Décès de Raymond V, dernier Comte de Toulouse, déshéritage de son fils, mariage obligé de sa fille seule héritière avec un membre de la famille royale, suivant la "clause matrimoniale" qui lui avait été imposée) la relation de suzeraineté et de bon voisinage va dégénérer, les liens vont être rompus, et une attitude agressive de la couronne de France créera un climat de guérilla permanent dans le Sud-Ouest, puis une guerre ouverte à travers tout le royaume. À titre de représailles contre certains manquements à des usages et des droits féodaux locaux, les anglais, qui ne comptent pas se laisser faire, lanceront périodiquement des raids de représailles fort lointains. Au moment de la bataille de Saint-Chély, de nombreuses bandes anglaises ont laissé des traces dans la mémoire locale, venant du bordelais et ravageant le Quercy entre Montauban-Rodez-Figeac. (Histoire locale du Ségala, gouffre des cloches)
Une vraie petite bataille sans retombées historiques admises: La bataille de Saint-Chély reste anecdotique car les belligérants n'ont pas de pouvoir politique autre que local. Il n'y a pas une ligne sur cet épisode guerrier dans les manuels d'Histoire de France. D'un côté, se trouve un bande anglaise, partie "faire le dégat" en représailles contre la politique du roi de France. De l'autre côté, on trouve le Baron d'Apcher, et les communes de sa baronnie. Cependant, au niveau militaire, on peut considérer que les auvergnats ont réussi a faire ce que le roi de France n'a pas su faire, c'est-à-dire tenir les anglais en échec, leur infliger une défaite, et les empêcher de monter vers l'Auvergne, alors qu'à la même époque, le roi de France et la fine fleur de ses chevaliers se sont fait massacrer à Crécy, Azincourt, et d'autres batailles similaires, contre des bandes anglaises de même type (à Crécy l'arrière garde d'une bande épuisée qui essayait de retourner vers la côte pour rembarquer vers l'Angleterre, et qui était suivie par l'armée du roi de France, depuis Rouen jusqu'à Abbeville), ou encore que les Comtes d'Armagnac qui n'arrivaient pas à protéger leurs terres contre les mêmes incursions anglaises, bien qu'ils aient fortifié leur comté à outrance (églises, fermes fortes, et forteresses paysannes collectives). Si le fait que le roi de France soit battu a Crécy a une portée politique, le fait que le Baron d'Apcher gagne sa bataille n'en a pas. On ne peut imaginer le Baron d'Apcher partant en guerre pour refouler les anglais jusqu'à Bordeaux, à la tête de ses sergents et de ses paysans, ou signant un traité avec eux. Passé la limite de sa baronnie, son armée n'existe plus. Le baron d'Apcher n'est pas un maréchal, mais un féodal qui ferme les portes de son bourg, qui rassemble son ban et son arrière-ban face à une agression. Cependant, si le roi de France était intervenu à Saint-Chély, et s'y soit fait battre, à la place de Crécy, cette bataille aurait été historique.
Un contexte local particulier: Face à l'arrivée des anglais, on peut se demander comment le baron d'Apcher réussit à créer une armée de toutes pièces. D'après les traditions orales de l'ouest de l'Auvergne, "l'arrivée des anglais est signalée de loin par les fumées des villages qui brûlent". De ce coté de l'Auvergne, premiers reliefs vers l'ouest, la vue porte loin, et les déplacements des anglais sont connus bien à l'avance. Le Baron d'Apcher a donc le temps de se préparer, et de créer des troupes.
Portée géopolitique locale: Les vallées du Lot de l'Aveyron, les monts d'Aubrac et de la Margeride, sont la route vers le riche centre de l'auvergne, ou les anglais avaient par héritage des droits féodaux, quelques appuis. La bataille de Saint-Chély, lieu de passage qu’on peut désigner de stratégique, leur a apparemment fermé la route. Et de fait, l'Auvergne centrale a été épargnée par les anglais, au contraire d'autres régions. On a tendance à minimiser ce fait, d'autant plus qu'il y a eu d'autre raids anglais, postérieurs à la bataille de Saint-Chély, où les anglais longeaient l'Auvergne sans y monter. Quoiqu’il en soit, la légende orale indique que la célèbre bataille a stoppé leurs ambitions de ce côté-là.
Une technique de combat d'infanterie: Globalement, l'armée du baron d'Apcher, qui n'est pas professionnelle, va combattre suivant une organisation d'infanterie complète et assez élaborée. Cette organisation a des points communs avec la phalange grecque, les milices communales, l'infanterie suisse. Les troupes professionnelles du baron, cavaliers, archers, sergents, sont bien insuffisantes pour cette bataille. la bataille va donc être essentiellement l'affaire des bourgeois de Saint-Chély et des paysans de la baronnie.
On distingue plusieurs spécialités:
Les piquiers, chargés de protéger des attaques de l'ennemi, y compris de stopper la cavalerie.
Les coutiliers, qui tirent au sol les cavaliers immobilisés, et qui les tuent en les saignant avec des couteaux entre les joints des armures et cottes de mailles.
Les archers.
Les cavaliers
La cavalerie, s'il y en a eu, est fournie par les nobles de la baronnie. Les archers, sont du cru, suivant l'organisation des milices communales, et le nombre de paysans qui pouvaient en tenir lieu. Il peut y avoir avec eux également des frondeurs, suivant l'habileté de chacun. Les piquiers ont peut être une ossature basée sur les milices communales, mais très probablement sont-ils allés couper des piques dans les bois. Le bourg d'Apcher n'étant pas une très grande ville, ne pouvait financer des bataillons de miliciens-bourgeois. L'infanterie a pu se constituer, comme a l'époque, suivant les moyens du bord. C'est "l'arrière-ban" des seigneurs bannerets. Et les coutiliers sont équipés avec tout ce qui peut couper, percer, accrocher: des faucilles, des fourches, des crocs en fer, des couteaux, des haches. C'est une infanterie de seconde classe.
La tactique de base: Face à l'attaquant, la guerre consiste en un échange de tirs de fronde et d'archers. Les archers ont souvent un bouclier qui peut être planté en terre, et se placent derrière l'infanterie équipée elle aussi de boucliers. Face à une attaque lourde, de cavalerie par exemple, les piquiers viennent devant (ou l'infanterie passe à travers et se cache derrière eux) puis serrent les rangs et baissent les piques. L'élément le plus important de la bataille de Saint-Chély est le piquier.
Les piquiers: Il est indispensable que l'ordre serré des piquiers soit parfait, sinon les piques s'emmêlent et il deviens impossible de manœuvrer. Si cela est le cas, les piquiers sont vulnérables. les piquiers peuvent stopper les cavaliers, en plantant la hampe de la pique dans le sol, maintenue par le pied droit, la pique à 30 degrés par rapport au sol. Les piquier peuvent également charger, en tenant la pique a deux mains, a hauteur d'épaule, et presque horizontale. Les piquiers sont sur 8 ou 10 rangs de profondeur. Comme les piques sont longues, le huitième rang peut frapper l'ennemi déjà stoppé par les premiers rangs. Une compagnie de piquiers est donc un véritable hérisson. Le premier et le dernier homme d'un rang, parfois appelés les dizainiers (car ils commandent 1 rang de 10 hommes), commandent la manœuvre. Ce sont des sortes de sergents ou de caporaux. Pour se retourner vers la droite, la gauche ou l'arrière, une compagnie de piquiers doit lever les piques a la verticale. Les mouvement se font ensemble, et sur ordre, pour éviter d'emmêler les piques. (Les commandements militaires d'ordre serré actuels "en avant marche, portez arme, arme a l'épaule, a droite, etc..."sont hérités de cette époque.) Par contre, les piquiers sont vulnérables au flèches, car ils n'ont pas de bouclier (leurs mains sont occupés par les piques). Ils ne peuvent rester statiques et doivent se replier derrière de l'infanterie ou des parapets pour se protéger. Si les piquiers stoppent net un assaut, cela est véritable aubaine pour les autres corps qui en profitent de la manière suivante pour ravager les rangs ennemis: Les coutiliers se glissent entre les rangs des piquiers et exécutent les cavaliers ou les ennemis stoppés par les piques, immobilisés. "Il coupent le jarret des pattes des chevaux pour les faire choir, et poignardent les cavaliers" "Ils les saignent en les frappant aux plis de la cuirasse" (histoire orale en Quercy entendue dans les années 1970). Si l'ennemi rompt le contact et recule, il peut être poursuivi encore par les piquiers, s’ils sont dégagés et qu'ils ont reformés leurs rangs, ou par l'infanterie si elle existe, ou par la cavalerie si elle est disponible et que le terrain s'y prête. Sinon, les archers peuvent a leur tour passer à travers les rangs de piquiers pour harceler l'ennemi qui se dérobe.
Cette phase passée, si les deux armées se séparent, les piquiers doivent revenir au dernier rang, sous peine de se faire ravager par les archers ennemis. L'infanterie doit revenir devant, avec les archers, et les coutiliers doivent se mettre a l'abri aussi.
On est donc en présence d'au moins trois corps spécialisés, tous vulnérables, mais qui deviennent redoutables s’ils s'organisent entre eux pour faire passer devant le bon intervenant au bon moment.
D'où la naissance d'un cri de guerre bien sanglant: Voici donc le cri de guerre des barrabans: Le baron d'Apcher dirige ses troupes de la voix et du geste. Dès que les anglais attaquent, il crie "Las barros en abans !" "Les barres en avant". Les piquier se lèvent, passent au devant, serrent les rangs, baissent les piques. Les anglais sont stoppés. Les coutiliers se glissent entre eux et les neutralisent. Puis les piquiers se replient. Chaque attaque anglaise est une catastrophe et une boucherie. Les anglais attaquent plusieurs fois, mais les troupes du baron restent disciplinées. Les piquiers maintiennent leur ordre serré. C'est sur eux que repose la bataille, car comme dans la phalange grecque, si leur cohésion ne se fait plus, tout le dispositif s'effondre. Tout au long de la bataille, le Baron fait avancer, puis replier ces troupes, les piquiers ouvrent et ferment leurs rangs. On imagine que le baron d'Apcher ou ses seigneurs devait animer tout ceci avec véhémence. Les piquiers ne se dégonflent pas, et jamais les anglais n'arrivent à les prendre en défaut. Le baron a surement du donner d’autres commandements moins prestigieux.
Une histoire, un exemple, une légende, un mythe : Sur le Ségala (Lot), on racontait où les Anglais étaient passés, où les gens s'étaient cachés en voyant s'approcher les incendies, dans quel torrent (le gouffre des cloches) ils avaient jeté leurs biens précieux (les cloches des églises) pour que les Anglais ne les prennent pas. Et cela devait être le lot de l'époque sur tout le sud ouest. Quelques semaines plus tard, les aveyronnais de Saint Chely étrillaient les anglais. Quel prestige !
La bataille de Saint-Chély, sans portée politique, jamais inscrite sur les livres d'histoire de France, est toujours connue oralement en languedoc roussillon, et bien sûr dans le nord Lozère où elle a eu lieu. On pourrait dire "Ce que le roi de France n'a pas su faire, les barrabans l'ont fait tous seuls". Ce nom reste le symbole d'une armée de paysans levée à l'occasion, et qui fait la guerre au roi d'Angleterre comme des seigneurs, et qui a gagné. Le cri "Les barres en avant" reste le symbole de la discipline, de la cohésion, de l'acharnement à défendre soi-même sa terre. Eux au moins, ils se sont défendus, et ils ont fermé la route de l'Auvergne aux anglais. Après celà, ils n'ont plus jamais osé y revenir.
Un monument exemple d'humilité : À côté de saint-Chély, au bord de la route sur la bordure d'un champ, est un affleurement rocheux que la légende désigne comme le point extrême de l'avancée des anglais, ou bien l'endroit ou on les a arrêtés, suivant les sources. Cette pierre a peine visible est gravée au burin d'un agneau pascal, en action de grâce à l'aide divine. Ce monument très ancien, très simple et très pieux, déposé comme un exvoto est très caractéristique, en ce qu'il représente le point d'arrêt des souffrances et de la dévastation. Il est très représentatif de l'esprit de la légende de Saint Chely, en ce qu'il est pauvre, sans agressivité, et supposé fait par les habitants eux-même. (Pas de maçonnerie, et taillé au burin par un tailleur de pierre local)
Une revendication d'identité : Le titre de Barrabans que se donnent certains habitants de Saint-Chély, et plus largement parfois de l'Aubrac et de la Margeride est une revendication de cet esprit têtu et courageux des ancêtres. Dans l'imaginaire, il permet de revendiquer une appartenance particulière, et permet de se mettre a l'écart de manière amusante des tracas quotidiens. Il permet aussi de faire savoir aux sceptiques et aux défaitistes de qu'on pense d'eux: Ce ne sont pas des barrabans !
Héraldique
source : Wikipedia
Sites sur Saint-Chély-d'Apcher
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I NSEE /Postal code: 48140/ 48200: 1 French Land Register data, which excludes lakes ... Saint-Chély-d'Apcher is a commune in France , located in the départment of Lozère and the Languedoc ... - Saint-Chély-d'Apcher: Information and Much More from Answers.com
Saint-Chély-d'Apcher Commune of Saint-Chély-d'Apcher Location Coordinates 44.80389 3.276 ... I NSEE /Postal code: 48140/ 48200: 1 French Land Register data, which excludes lakes ... - Weather forecasts Saint-Chely-D'Apcher
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