Château-Thébaud en bref
Département : Loire-AtlantiqueCode postal : 44690
Population : 0 habitants
Région : Pays de la Loire
Arrondissement : Nantes
Canton : Vertou-Vignoble
Histoire de Château-Thébaud
Le toponyme « CASTRUM THEOBALDI » paraît en 1201, lors de la fondation de l’abbaye de Villeneuve, située actuellement sur la commune des Sorinières, par la duchesse Constance de Bretagne. Le temporel de cette abbaye, fille de celle de Buzay, non loin de Rouans, sur les bords de Loire, sera doté de terres, rentes et lieux de productions agraires qui assureront ses subsides. Elle recevra, contre une patelle de vin, la chaussée de Château-Thébaud et le moulin lui faisant face. Le lieu-dit Château-Thébaud est donc antérieur à 1201 .Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce nom :
Un seigneur Thébaud dont ne subsisterait que le patronyme, aurait vécu en cet endroit à une période reculée, peut-être mérovingienne, mais aucun écrit ne vient confirmer cette thèse .
Une autre explication s’appuie sur la situation géographique du village : une rivière encaissée entre deux vallons (La carrière de Caffineau n’existe que depuis le début du XXe siècle) avec une tour en surplomb, d’où Castrum et Théobaldi qui signifie près de Dieu.
L’emplacement de la tour est indiqué sur le cadastre napoléonien de 1830, la mairie se trouve à l’emplacement du lieu-dit « bénéfice de la tour ». Cette dernière, selon toute vraisemblance, n’était qu’une simple tour de guet bien utile pour contrôler le trafic sur la Maine. L’absence de vestiges de fortification sur les abords de la falaise n’exclut pas pour autant la présence d’une palissade en bois ou d’une haie défensive appelée plessis telle que l’on pouvait l’imaginer à l’époque des mottes féodales, au tout début du Moyen Âge, en des temps où un simple Castrum postérieur à l’époque gallo-romaine préfigurait déjà le château fort de l’an 1000. Un autre lieu-dit, placé celui-là au centre du bourg actuel, vient confirmer cette réflexion : il s’agit de l’Aire de la Salle jouxtant la rue du Pot-Gris. Ce toponyme indique une construction mérovingienne fortifiée, bâtie à l’emplacement d’un site gallo-romain.
Mais la découverte de haches polies du néolithique,nous plonge dans la nuit des temps en nous faisant faire un bon de 4000 ans dans le passé. Ces armes furent découvertes tout près du site de Saint-Gabriel. Cet endroit est également un des deux points les hauts de la commune. Cette position dominante avait été choisie par notre ancêtre préhistorique comme lieu de défense et de protection contre une nature hostile. La forêt de Touffou s’étendait alors sur la majeure partie du sud de notre département, on peut en dessiner son contour en suivant les nombreux toponymes « bauche » que l’on possède dans notre région et qui signifient des endroits défrichés en forêt, pour y créer un habitat propice à la culture vivrière.
Le choix d’un nom d’archange pour désigner un lieu, telle la butte Saint-Gabriel, est également l’indication d’un habitat préhistorique qui va se perpétuer au fil du temps. Au XIXe siècle un archéologue, Charles Marionneau, y découvrira une villa gallo-romaine de grande importance, Ce site recèle encore de nos jours, des fragments de tuiles à rebords. L’archéologue avait mis au jour dans le champ des Maseries (autre nom de lieu indiquant la présence d’un habitat gallo-romain des IIe et IIIe siècles après J.-C.) un hypocauste et un petit oppidum, peut-être voué au dieu Mercure, ainsi que les fragments d’une mosaïque encore visible au XIXe siècle.
Outre l’Aire de la Salle, un troisième site gallo-romain a été répertorié sur notre commune , il se situe près du Petit Douet.
Le Moyen Âge laissera de nombreux vestiges sur la commune, la Templerie en est un des plus remarquables avec tout le passé historique de cet ordre de moines chevaliers. Elle dépendait de la commanderie de Clisson et étendait son influence depuis la forêt de Touffou en passant par les Barre Sauvage jusqu’au village de la Chaussée près d’Aigrefeuille.
Dans le bourg, rue de l’Abbé-Ménardeau, le promeneur peut admirer une tour du XVe siècle qui jouxte la cure.
Le château de la Bourdinière est également un haut lieu médiéval dont l’importance était reconnue ; ses seigneurs avaient droit de lisière, de banc et enfeu, c’est-à-dire d’apposer leurs armoiries sur le mur de l’église, d’y siéger et y être ensevelis. Ils étaient alliés à la seigneurie de la Templerie.
Le prieuré Saint-Thomas relevait de l’abbaye de Saint-Jouin de Marnes, près de Thouars et étendait son temporel depuis la paroisse de Château-Thébaud jusqu'à Pont-Saint-Martin. Il percevait la dîme sur toutes les cultures fruitières.
Au début du XVIIIe siècle l’armateur Guillaume Grou, propriétaire de l’hôtel particulier le Temple du Goût sur l’île Feydeau à Nantes, va acquérir le vieux manoir de La Placelière pour en faire la « folie nantaise » que l’on connaît. L'on dit même que Benjamin Franklin y fut reçu lors de son passage dans la région nantaise. Le passé négrier de notre région marquera durablement de son empreinte notre commune, ainsi François Valéry qui fit planter ces essences exotiques en provenance de l’île Maurice qui dressent encore leur port majestueux dans le parc du Rafflay.
À la veille de la Révolution française, un conflit va opposer les paroissiens de Château-Thébaud : le choix de l’église. Celle de la paroisse, Saint-Martin, est située au centre du cimetière mais ce dernier est très excentré par rapport au bourg, il se situe le long du chemin qui mène à Saint-Fiacre par le port Bahuaud (ancien village près de Bel Abord). La vétusté de l’église ainsi que celle de la cure qui lui est adossée, amène le recteur à demander l’élévation de la chapelle Saint-Vincent sise au centre du bourg près du lieu dit de la Tour, en église paroissiale.
Deux thèses vont alors s’affronter supportées pour la première par les « amis de Saint-Martin » soutenus par les seigneurs de la Bourdinière et de la Templerie du fait de leurs privilèges en cette église, pour la deuxième par les « amis de Saint-Vincent » soutenus par le général de paroisse (l’équivalent du conseil municipal de nos jours) lui-même attisé par le seigneur Le Loup de la Chasseloire héritier des droits des anciens seigneurs de Château-Thébaud, mais pas de leurs terres et qui se considère par conséquent être cofondateur des églises en Château-Thébaud.
À l’issue du procès durant lequel les paroissiens vont retirer les fonts baptismaux d’une église pour les remettre dans l’autre et inversement, le général de paroisse sera débouté par le tribunal de Rennes au profit des « amis de Saint-Martin » et des 32 propriétaires. Mais l’état de délabrement de l’église Saint-Martin à la fin de la Révolution amène à choisir Saint-Vincent, l’Histoire lui aura donné raison. Saint-Martin sera détruite, les pierres de la cure serviront à la construction de la maison Pihan Dufeillay dans le bourg, on peut encore admirer son architecture audacieuse, sur plusieurs niveaux à flanc de coteau qui domine la Maine.
Au début de la Révolution, le souvenir de ce conflit est très proche et une partie des « amis de Saint-Martin » va soutenir les Blancs tandis qu’une autre de Saint-Vincent s’alliera aux Bleus.
La Révolution et son cortège de désastres va notablement affecter la commune. On relève la trace d’exécution dans les registres de l’état civil. Au désastre humain s’ajoutent également les dégradations commises sur le patrimoine architectural, plusieurs maisons nobles souffrirent de ces exactions, la Bourdinière sera détruite en partie : une tour va disparaître, la Templerie sera brûlée, le blason au fronton du portail d’entrée de cette maison porte encore les traces des coups de marteau chargés de le faire disparaître, la Blancheterie et la Placelière seront également incendiées.
L’abbé Agaisse, desservant de la commune, ira se réfugier dans une profonde cachette dans la Chauvinière, mais il restera actif et usera de tout son talent de négociateur pour obtenir plusieurs remises d’armes à l’issue d’entretiens au « Tourlourou » avec le général Hoche. A la fin de cette période tourmentée, l’abbé s’activera pour la reconstruction du lieu de culte ; c’est lui qui achètera à l’armée napoléonienne, cantonnée place Viarme à Nantes, de retour de la guerre d’Espagne, deux cloches qui seront installées dans le nouveau clocher de l’église Saint-Vincent. Nommé curé de la paroisse en 1803, il s’éteindra dans son logis du Saint-Thomas le 8 janvier 1850.
Sous le Directoire une municipalité cantonale regroupe Aigrefeuille, le Bignon, Château-Thébaud. Des patriotes castelthébaldais se succèdent à sa tête : Lesage, Bled, Lizé, Ménardeau.
Château-Thébaud abritera une gendarmerie en 1836 et disputera, en vain, le chef-lieu de canton à Aigrefeuille mieux situé sur le plan géographique.
Durant la grande guerre la commune paie un lourd tribut, les tables mémoriales dénombrent 56 morts dont 13 disparus.
La commune sera occupée lors de la Seconde Guerre mondiale, la maison Pihan Dufeillay deviendra le siège de la « Kommandantur ».
À la fin du XXe siècle, Château-Thébaud a connu un essor démographique important. Sa population est en 2000 de plus de 2500 habitants.
La commune se situe au cœur du vignoble du muscadet de Sèvre et Maine. Elle a gardé de ce fait aujourd’hui son caractère rural, des paysages verdoyants, des coteaux qui prennent au long des saisons les couleurs de la vigne. La rivière de la Maine qui borde la commune se prête aux activités nautiques et ses berges à l’escalade et aux randonnées pédestres.
Les vignerons de Château-Thébaud ont remporté 5 fois depuis sa création la « bouteille d’or », récompensant la commune du vignoble local ayant eu dans l’année le plus grand nombre de prix aux concours des vins de Nantes et Paris. La commune est leader dans ce domaine, grâce à la qualité de ses terroirs et à la compétence de ses vignerons.
source : Wikipedia
Sites sur Château-Thébaud
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