Grenoble en bref
Département : Isère
Code postal : 38000
Population : 156203 habitants
Région : Rhône-Alpes
Arrondissement : Grenoble
Canton : Canton non précisé
Code postal : 38000
Population : 156203 habitants
Région : Rhône-Alpes
Arrondissement : Grenoble
Canton : Canton non précisé
Histoire de Grenoble
Grenoble (ouest) vue de la BastilleAntiquité
La première référence à Grenoble date de -43. Le bourg s'appelle alors Cularo et a été fondé par des peuples gaulois appelés Allobroges. Ce n'est qu'une petite bourgade gallo-romaine par rapport à des villes telles que Vienne ou Valence. Un pont en bois à l'emplacement de l'actuelle passerelle Saint-Laurent permet alors de passer de la Savoie à la Gaule.
En 286 est construite une enceinte entourant neuf hectares et dont certains éléments persistent encore aujourd'hui en plusieurs points de la ville (des pastilles métalliques sont disposées sur le tracé de cette enceinte avec l'inscription Cularo IIIe siècle).
Touché par l'accueil que lui ont réservé les habitants de Cularo, l'empereur Gratien élève la ville au rang de « Cité ». La ville est renommée Gratianopolis en 377 en l'honneur de cet empereur. Son nom se transformera par la suite en Graignovol puis Grenoble après que l'on y eut associé le mot noble en référence au roi de France, propriétaire du Dauphiné. Il reste aujourd'hui de la période gallo-romaine et du IVe siècle la crypte Saint-Laurent et le baptistère de Grenoble, utilisé jusqu'au IXe siècle et mis à jour dans les années 1990 lors de la construction du tramway. Plusieurs portions du mur d'enceinte gallo-romain sont aussi visibles dans la vieille ville notamment rue Lafayette.
Moyen Âge
Dans la nuit du 14 au 15 septembre 1219, Grenoble est ravagée par une crue sans précédent. Le 10 août 1191, le lit de la Romanche est barré par un éboulement qui crée un barrage naturel au niveau des gorges de l'Infernet à Livet-et-Gavet. Un lac, appelé Saint-Laurent, se forme alors sur des kilomètres en amont dans la plaine du Bourg d'Oisans jusqu’à atteindre pratiquement le village, rebaptisé « Saint-Laurent-du-Lac ». Le 14 septembre 1219, un violent orage apporte un surplus d'eau qui cause la rupture du barrage à 22 heures et la vidange du lac. Une vague descend la Romanche puis le Drac et se jette dans l'Isère. Grenoble est plutôt épargnée par cette première crue car la ville ne s'étend pas jusqu'au Drac. Mais la hausse du niveau des cours d'eau provoque un reflux de l'Isère qui coule à contre-sens pendant quelques heures et forme un lac dans le Grésivaudan à la hauteur de Meylan. Lorsque la décrue du Drac survient, c'est le lac de l'Isère qui se vide à son tour. Le niveau de l'eau monte alors dans la ville et les habitants sortent dans les rues pour fuir. La nuit étant tombée, les portes de la ville sont fermées et les habitants se retrouvent pris au piège sur les quais et sont emportés par les flots. Des milliers de personnes périrent. Le bilan catastrophique est en partie expliqué par la tenue d'une foire marchande à cette période à Grenoble. Les marchands connaissant mal les heures de fermeture des portes et les marchandises encombrant les rues, le nombre des victimes s'est alourdi. Grenoble mettra des années à s'en remettre car beaucoup d'habitants sont morts et le pont a été emporté. Le dauphin Guigues-André exemptera d'impôts tous ceux qui ont souffert de la crue[1].
Renaissance
Vue de la Bastille depuis la ville de Grenoble
Durant le Moyen Âge, puis à la renaissance, Grenoble devient la capitale du Dauphiné et voit la création d'une université au XIVe siècle peu avant le rachat du Dauphiné par la France le 30 mars 1349 avec le Traité de Romans. Ce rachat est singulier car c'est le propre souverain du Dauphiné, Humbert II, dauphin du Viennois et sans héritier, qui vendit son royaume à la France afin d'éponger ses dettes. Le premier Dauphin qui résida dans la province et la gouverna fut Louis XI.
En 1453, Grenoble est la troisième ville française à obtenir son parlement, la faisant passer au statut de capitale provinciale.
Pierre Terrail, seigneur de Bayard nait à Pontcharra en 1476. Sa statue trône au centre de la place Saint-André de Grenoble.
La Réforme déclenche de violents affrontements entre catholiques et protestants de Grenoble.
En 1562, Mongiron, capitaine catholique, s’empare de la ville. Les huguenots sont jetés à l’Isère. La ville est reprise sans combat par le baron des Adrets, qui venge les morts[2]. Le connétable de Lesdiguières s'empare de la ville en passant par la Bastille et décide de fortifier la rive droite de l'Isère en construisant une muraille rejoignant la Porte de France (à l'Ouest) à la porte Saint-Laurent (à l'Est). Il transforme la ville en construisant le palais delphinal et le Jardin de Ville ainsi que des égouts, ponts, fontaines, …
XVIIe siècle
La Contre-Réforme permet la construction du couvent Sainte-Marie-d'en-Haut (1622) (l'actuel musée dauphinois) et du lycée des Jésuites.
XVIIIe siècle
Préfecture
Fontaine des Trois Ordres
Au milieu du XVIIIe siècle sévit Louis Mandrin qui volait les riches et redistribuait ses larcins aux pauvres. Il dirigea jusqu’à 300 hommes et fut roué vif à Valence en 1755.
Naissance d'Henry Beyle, plus connu sous le nom de Stendhal en 1783, rue des Vieux Jésuites (aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau).
Le 7 juin 1788 est une date clé dans l'histoire de Grenoble, de la France et de la Révolution française. À cette date a lieu la « Journée des Tuiles » : les protestations se multipliaient depuis mai suite à l'annonce de la dissolution du parlement dauphinois par Louis XVI et le 7 juin ces agitations poussent la garnison à intervenir. Celle-ci sera reçue par des jets de tuiles lancées par les habitants de Grenoble montés sur les toits. Il s'agit là des préludes de la Révolution française. Suite à ces évènements, Louis XVI autorisa la réunion des États généraux de la province à Vizille, à l'origine des Etats généraux à Paris. Une représentation de cette journée se trouve au Musée de la Révolution française de Vizille (on y distingue très nettement l'ancien couvent qui deviendra par la suite la cité scolaire Stendhal). La « fontaine des Trois Ordres » sur la place Notre Dame rend hommage aux Dauphinois qui ont porté les prémices de la Révolution française. Elle fut réalisée par le sculpteur Henri Ding pour célébrer le centenaire des évènements en 1888. Grenoble n'a pas été le seul foyer d'agitation mais ses élus ont été le plus loin dans les revendications politiques et ont donné au mouvement un retentissement national.
La ville fut rebaptisée Grelibre à la révolution et ne reprendra son nom actuel que sous Napoléon.
XIXe siècle
Fortifications près du Musée de Grenoble
Le 7 mars 1815, Grenoble accueille triomphalement Napoléon de retour d'exil de l'île d'Elbe. Le tracé de sa remontée vers la capitale au départ de Golfe-Juan sera appelée Route Napoléon, elle passe et se termine à Grenoble avenue Jean Perrot.
La Bastille est transformée entre 1824 et 1848 par le général Haxo et prend son aspect actuel.
La dernière enceinte urbaine est remaniée à l'occasion de la guerre de 1870 contre l'Allemagne.
XXe siècle et XXIe siècle
Vue de Grenoble en 2002 : à gauche le téléphérique, au centre l'Isère, au fond la chaîne de Belledonne, 2 980 mètres au Grand Pic
Dans la période de l'entre-deux guerres, la ville connait une très forte immigration italienne provenant de quelques villages comme Corato. Ces immigrés italiens s'installent principalement sur la rive droite de l'Isère dans le quartier Saint-Laurent.
Sous le mandat du maire Paul Mistral, natif de La Morte, la ville accueille en 1925 l'Exposition universelle de la houille blanche (énergie hydraulique par conduites forcées) et du tourisme. Le maire profite de l'occasion pour ouvrir la ville vers le Sud :
les remparts sont détruits (à l'exception de tronçons toujours visibles du côté du Forum et du Musée de Grenoble) et les grands boulevards sont aménagés à leur emplacement actuel ;
l'exposition est installée sur une ancienne zone de manœuvre militaire au Sud-Est de la ville et qui deviendra le parc Paul Mistral après le démantèlement des pavillons d'exposition à l'exception de la tour Perret, édifice de béton armé de 80 mètres de hauteur.
En 1934 est construit le téléphérique de la Bastille qui permet d'accéder très facilement à un point de vue étonnant sur Grenoble.
Le 26 mai 1944, la ville est bombardée par les Alliés. La même année, elle est nommée « Compagnon de la Libération » par le gouvernement provisoire du Général de Gaulle.
Grenoble sera notamment le théâtre involontaire de la terrible affaire des enfants Finaly, drame de deux jeunes garçons dont les parents sont partis en déportation et dont la congrégation Notre Dame de Sion prendra en charge le sort et qui refusera de rendre ces deux enfants à leur famille (deux tantes ayant échappé à la déportation). Il faudra une bataille judiciaire et politique de huit années pour qu'enfin en juin 1953 les enfants Finaly soient rendus. Il faut lire à ce sujet l'ouvrage très complet que Germain Latour a consacré à cette affaire Les deux orphelins, l'affaire Finaly 1945 - 1953, 2006 Editions Fayard
Avenue Alsace-Lorraine
Boulevard Jean Pain
Grenoble est sélectionnée en 1964 pour organiser les Jeux Olympiques d'hiver de 1968. Cet évènement majeur modifiera considérablement l'aspect de la ville :
construction du village olympique sur l'emplacement de l'aérodrome Jean Mermoz ;
construction du palais des sports et du stade Charles Berty dans le parc Paul Mistral (aujourd'hui détruit pour laisser place au nouveau stade d'agglomération) ;
construction du nouvel Hôtel de Ville et de la Maison de la Culture (repabtisée MC2 après son agrandissement en 2004) ;
construction de la nouvelle gare et du nouveau tracé de la voie SNCF plus au Sud ;
construction des autoponts des grands boulevards (aujourd'hui détruit suite à la création de la ligne C du tramway) et de Gières (sur la route de Saint-Martin-d'Uriage qui permet d'accéder à la station de ski de Chamrousse) ;
transfert des universités sur un campus unique à l'américaine (partagé entre les communes de Saint-Martin-d'Hères et de Gières), ce qui était inédit en France.
La ville se développe énormément vers le sud à partir de cette date : l'urbanisation est continue entre toutes les communes de l'agglomération, la Villeneuve et le centre commercial Grand'Place sont construits dans les années 1970, le parc des expositions Alpexpo est installé à la limite avec Eybens, les autoroutes (A48, A41, A49, A51 et A480) arrivent à Grenoble et la Rocade sud est construite.
En 1987, Grenoble est la deuxième ville française après Nantes à réintroduire le tramway en ville.
Enfin, dans les années 1990, Alain Carignon alors maire de la ville, propose la création d'un quartier d'affaire, Europole. Ce quartier est aujourd'hui le grand centre de congrès de la ville ainsi que le symbole de son développement.
L'ensemble finit par constituer un tout assez peu homogène, ravagé par l'architecture des années 1950-1960. Le centre historique, petit pour une agglomération de cette taille et peu mis en valeur n'est pas exempt d'insertions malheureuses comme l'Office du Tourisme. Mais il fait actuellement l'objet d'une valorisation grâce au classement en 2005 du centre ancien en Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP). Le "gris" des façades donne à la ville un chromatisme particulier renforcé par une assez forte densité des constructions. Des quartiers entiers nés ex-nihilo dans les années 1960 ou 1970 comme Mistral, Teisseire ou La Villeneuve à l'architecture typique des ZUP sont autant de témoins d'une ville qui a grandi trop vite. Les villes de l'agglomération, inexistantes il y a 50 ans, sont la plupart du temps d'anciens villages composés aujourd'hui d'immeubles des années 1960-1970. Grenoble est une "ville champignon" qui, favorisée par son développement économique, a poussé à la plus mauvaise période de l'histoire architecturale.
Toutefois, Grenoble a obtenu quatre fleurs au concours des villes et villages fleuris au palmarès 2006.
La ville de Grenoble est candidate aux Jeux Olympiques d'hiver 2018.
Grenoble et son blason
Blason de Grenoble (trois roses rouges sur fond doré)
Les armes de Grenoble sont d'or aux trois roses de gueules. L'origine de ce blason varie selon les historiens, voici quelques thèses les plus vraisemblables :
Selon certains, les trois roses représenteraient les trois pouvoirs qui s'exerçaient sur Grenoble : L'évêque, le Dauphin, et les consuls du parlement du Dauphiné. Cependant les trois roses ont peut-être fait leur apparition avant les Dauphins et le parlement.
D'autres historiens pensent que les trois roses représentent trois saints vénérés dans le Dauphiné : saint André qui fut le saint patron des Dauphins (il apparaît sur le sceau de Guigues VII) et une collégiale de Grenoble porte son nom. Le second, saint Jean-Baptiste qui était le patron des citadins. Et enfin, saint Vincent patron du diocèse de Grenoble.
De manière symbolique, les roses rouges, le chiffre trois et le triangle équilatéral pourrait représenter la sagesse, la force et la beauté.
source : Wikipedia